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THE NOVEL OF MONTPELLIER'S PERFUMES
L’ancien collège Saint-Benoît et Saint-Germain, XIVe siècle, affecté en 1795 à l’école de santé, appelée par la suite faculté de médecine, et la cathédrale Saint-Pierre

THE NOVEL OF MONTPELLIER'S PERFUMES written by Michel Wichegrod

DensDense and dynamic, Impasse des Parfums: The Novel of Montpellier’s Perfumes is a treasure trove of information on a lesser-known aspect of Montpellier’s history, which from the 13th to the 18th century was the regional, then French, and eventually European capital of perfumes.

It is also a journey into the world of perfumery, offering numerous insights into its evolution, treasures, mysteries, and craftsmanship.

Finally, it describes the reasons behind the modern recreation of an industry, an art, and a way of life in its timeless cradle

€18.99

Book only available in format digital ebook

A free print13x18 cm :opposition photographe from thé faculty of medicine

Book registered with the SGDL(Société des Gens de Lettres) The 01/25/2019

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Excerpt from the book

Extract page 165 :

La fleur d’oranger est un classique, et le classicisme est ce qui revient après le modernisme, comme le beau temps après la pluie, ou le contraire. Il y a des gens pour qui ce qu’il y a de beau dans le temps qu’il fait, c’est une averse. On trouve des fleurs d’oranger dans l’iconographie et la symbolique chrétienne, qui en ont fait l’attribut de la Vierge, l’emblème de la pureté, de la chasteté, de la rédemption. On en trouvait à Versailles, où les jeunes orangers que les courtisans apportaient au royal prisonnier de la plus lourde charge – c’est-à-dire de la monarchie absolue, concentration paroxystique d’autorité découlant d’une idée du divin ou d’une idée du pouvoir, ça dépend des conceptions du monde ou de la brutalité des ambitions – rejoignaient la dispendieuse collection d’orangers venus du Portugal, d’Espagne, d’Italie, et opportunément rassemblés dans l’Orangerie de Le Vau et d’Hardouin-Mansart. La fleur d’oranger a d’autres effets, d’autres usages, d’autres odeurs, d’autres interprétations. On la dit aphrodisiaque, mais quel parfum ne l’est pas, quand il est porté pour attirer, pour captiver, capturer, affoler ? Elle est partout dans « Les Mille et Une Nuits », qui sont loin d’être toujours sages, et dans Maupassant, qui est loin d’être toujours pastoral ; son absolue est ténébreuse et grisante ; la chaleur et la puissance de son néroli, réservé aux femmes par la coutume, s’infiltrent aujourd’hui dans les parfums pour hommes. Qu’est-ce que le néroli ? C’est une huile essentielle tirée de la fleur du bigaradier, après distillation. Qu’est-ce qu’un bigaradier ? Une variété d’orangers aux fruits amers, aux fleurs odorantes jusqu’au corsé, on n’aime pas trop les petites natures dans la parfumerie. Pourquoi « néroli » ? Parce que Marie-Anne de la Tremoille, promue princesse Orsini par son remariage avec Flavio Orsini, prince de Nerola, parfumait à l’essence de fleur d’orange amère ses gants, son bain et la cour d’Espagne, où elle exerçait une influence aromatisée et politique, en particulier sur Philippe V, petit-fils de Louis XIV. Le parfum est le nerf de la diplomatie. Où se trouve Nerola ? Dans le Latium, à huit heures de cheval de Rome, une heure en Alfa Romeo et en respectant les limitations de vitesse. Combien coûte un kilo de néroli ? Dans les six mille euros. Combien coûte le kilo d’absolue de fleur d’oranger ? Dans les sept mille euros. Voilà. On connaît tout de même, dans un monde et une existence fondamentalement inexplicables, les réponses – dont quelques-unes doivent être exactes – à une poignée de questions. »

Image extraite du livre Impasse des parfums